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Je crois qu’on en est tou.te.s au même point.

Publié le par Cédric DOUMERC@conscious_soul

On a peur. À divers degrés bien sûr, mais seul un fou n’aurait pas peur.

Oui, oui, même celleux qui s’autoproclament valeureux d’ignorer les consignes de sécurité ont peur. Peut-être même que ce sont elleux les plus inquiet.e.s. Je ne blâme ni ne juge personne malgré ce que je peux ressentir face à leur comportement. D’une part nos réactions sont parfois si loin de ce que nous ressentons, et puis, nos vies sont basées sur tant de mensonges…

J’ai douté moi-même au début.

Mais douter ou non n’est plus le problème. Le problème c’est un calcul simple, nous sommes plus nombreux qu’il n’y a de lits dans les hôpitaux, conclusion, certains seront sauvés, d’autres non.

Respecter les mesures de sécurité que le gouvernement a mis trop de temps à mettre en place n’est pas destiné à nous préserver du virus, À CE JOUR NOUS N’AVONS PAS DE DÉFENSES IMMUNITAIRES face à ce virus. Nous l’attraperons toutes et tous que cela nous touche à la manière d’un simple rhume, d’une grippe ou d’une forme plus grave à moins qu’un vaccin ne voit le jour. Les (maigres) mesures énoncées (tardivement) par celleux qui nous gouvernent ne sont destinées qu’à contrôler la propagation de façon à ce que les soignants (il n’y a pas de mots assez fort pour exprimer ma gratitude envers vous) puissent nous traiter efficacement.

Nous faisons face à un défi. Et ce défi n’a rien à voir avec le virus lui-même, ce défi n’est rien d’autre qu’humain. Les conséquences vont être si nombreuses qu’on ne peut les imaginer. Économiques, c’est certain, politiques je l’espère (garder les bureaux de vote ouverts avant un confinement imminent ? Sérieux ?), mais surtout dans notre manière d’interagir entre nous. Parce qu’aujourd’hui, chacune de nos actions peut avoir des conséquences désastreuses à une échelle que nous ne pouvons pas même soupçonner.

Ce que nous vivons à l’heure actuelle est inédit.

Ce dont cela se rapproche le plus est sans doute une forme de temps de guerre. Nous n’avons pas connu de guerre sur notre territoire depuis trois générations. Autant dire que non, nous ne sommes pas prêt. Mais au-delà de ça, là où la partie se complique plus encore, c’est qu’il n’y a AUCUN ennemi à combattre. Je dis que la partie se complique parce qu’avoir un ennemi c’est parfois pouvoir puiser une forme de force dans l’adversité, de l’honneur, peut-être, bien qu’illusoire. Dans la situation que nous vivons, aucune action héroïque ne nous sauvera. L’héroïsme, le seul dont nous puissions faire preuve face à ce qui se passe, c’est de veiller les uns sur les autres. Pas uniquement sur celleux qui partagent notre toit, mais sur toutes celles et ceux que nos actions ou inactions peuvent préserver.

Je ne sais pas pour vous, mais si COVID-19 doit m’emporter, je préfèrerai qu’on se souvienne de moi comme quelqu’un qui a fait de son mieux quitte à passer pour un con plutôt que comme l’un de celleux qui aura suffisamment rempli son frigo pour perpétuer encore le gaspillage dans un monde où il n’aura peut-être bientôt plus sa place.

On fantasme l’apocalypse depuis tant d’années déjà, Contagion de Soderbergh, The Walking Dead de Rodriguez, pour ne parler que de ceux-là, nous ont préparé quelque part. On y repense avec un pincement dans l’esprit comme un pincement au cœur parce qu’on savait que ça nous pendait au nez. À chacune, à chacun de savoir quel rôle iel veut jouer dans cette nouvelle scène du théâtre de nos vies.

Une chose est sûre néanmoins, nous choisissons qui nous sommes à chaque instant de notre existence.

Je vous souhaite de parvenir à garder le cap et la tête froide dans la tempête, que vous et les vôtres soyez saufs. Et je veux croire que cette épreuve n’est rien d’autre qu’une occasion de changements pour le meilleur.

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