Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Savoir et philosophie

Publié le par Cédric DOUMERC@conscious_soul

Évolution

Mes chers amis et chers lecteurs, je ne surprendrai personne en disant que nous sommes au 21ème siècle. En 2015 pour être précis, jusqu’ici tout va bien. Même si l’an Zéro n’est pas tout à fait exact selon les sources, nous tiendrons cette date pour acquise, on n’est pas à une vache près.

La science a beau évoluer, notre savoir se développer, nous en sommes toujours aux prémices de l’explication et de la définition de nombreuses choses. Prenez la conscience par exemple,

pour être tout à fait honnête, on sait que dalle sur la conscience.

Donc, à défaut de pouvoir définir la conscience, d’y appliquer un principe quelconque, de la développer ou quoi ou qu’est-ce, nous avons pour nous épauler, comprendre, structurer, hiérarchiser le savoir, analyser notre civilisation, une arme magnifique : cet outil fantastique qu’est la philosophie.

Ce qui est magnifique avec la philosophie, c’est que le premier idiot venu, pour peu qu’il ait un tant soit peu de mémoire, cet idiot donc peut se faire passer pour un grand philosophe.

Nous en avons aujourd’hui des exemples incroyables, et incroyablement nombreux. Des malles pleines de leurs livres vides.

Nous avons beau avoir évolué, rien n’a changé de ce point de vue.

Non seulement ces pseudos philosophes n’apportent rien de nouveau (et surtout pas la réflexion), se contentant de citer à qui mieux-mieux des phrases dont ils ne comprennent en rien le sens, mais encore, ils tournent au ridicule ceux qui comme moi ont l’outrecuidance de formuler leur propre philosophie à l’aide de leurs propres mots et de ce qu’ils ont observé de leurs propres yeux.

Vous me direz rien de nouveau sous le soleil, le propre de l’idiot est de tourner en dérision ce qu’il ne comprend pas.

Certes, c’est un fait, mais j’en ai à présent plus qu’assez de me cantonner de dispenser mes idées à une bien plus petite échelle que ces êtres inutiles sous prétexte qu’ils font vendre. Comprenez-moi bien, ce n’est pas un problème limité au seul marché de l’édition, non, ils touchent et polluent tout. Des réseaux sociaux au cinéma, de la littérature aux dessins animés, la politique, la publicité et j’en passe.

Non seulement un regard nouveau est boudé et dévalué, mais mieux encore, il est ignoré, passé sous silence.

Les responsables ne sont pas seulement ces monstres d’ego dont la vanité atteint des proportions à peine imaginables dans notre galaxie, mais nous tous, qui au fond leur accordons un tant soit peu de crédit.

N’avons-nous pas des yeux, des sens mêmes, un cerveau, pour construire notre propre analyse ?

Nous vivotons, persuadés de la futilité, de l’inutilité de nos vies.

Aujourd’hui pourtant, l’humanité dans son ensemble se réveille, ici ou là, violemment parfois, s’élève contre tels ou tels produits, telle ou telle façon de faire. Tout n’est pas mauvais autour de nous, tout est nécessaire, à une échelle individuelle, dans des proportions qui épargnent celle des autres. Je parle de partage, de liberté, consommés avec conscience.

Nous ne vivons que pour et par la forme. Et nous citons des noms, des exemples pour asseoir nos réflexions, justifier notre immobilisme. La seule et unique citation que je me plais à répéter, et croyez-moi je ne m’en prive pas, est celle-ci : « Quand le fou montre la lune du doigt, l’imbécile regarde le doigt. » Rien n’a changé depuis le jour où cette phrase a été prononcée. Nous regardons les moyens, l’agent, sans jamais nous intéresser au fond, au pourquoi, qui pourrait non seulement expliquer, mais résoudre les problèmes.

Rassurez-vous si vous vous posez la question, j’agis de même lorsque ça m’arrange.

Je parle d’un mode de fonctionnement qu’il nous faut adopter dans son ensemble, en profondeur, pas uniquement lorsque ça nous arrange ou ne nous coute rien.

La différence est grande entre connaître le chemin et arpenter le chemin, merci Morphéus.

Le changement est possible lorsqu’il est acquit, non lorsqu’il intervient sporadiquement. En plus de deux mille ans, si l’homme a fait des découvertes lui permettant selon lui d’améliorer sa qualité de vie, il n’a dans le fond que gagné du temps.

Du temps de libre, du temps de vie et surtout du temps de vide.

Moi qui voudrais gagner ma vie en écrivant je ne devrais pas dire ça, mais nous ne voudrions vivre que pour nos loisirs. Lecture, cinéma, musique, jeux vidéo, autant de freins à notre propre réflexion, autant de temps qui finalement nous échappe en nous épargnant de vivre.

Oui, il est possible de se cultiver et d’apprendre à travers ses loisirs, c’est vrai. Mais plutôt que de vivre à travers ces loisirs ne pourrions-nous faire des choix de vie différents dans lesquels nous aimerions ce que nous faisons à longueur de journée et pas uniquement ce que nous faisons lorsque nous rentrons chez nous. Ne pourrions-nous pas choisir un travail dans lequel nous nous épanouissons plutôt que de prendre la voie dans laquelle nous devrions gagner le plus d’argent quand la crise n’épargne finalement personne ?

En vivotant la journée et croyant vivre le soir ou la nuit lorsque nous rejoignons nos mondes imaginaires, idéaux, et différents pour chacun, nous faisons le jeu de ceux qui ne veulent absolument pas que nous puissions réfléchir sur notre place dans le monde, notre utilité, nos capacités.

Nous sommes le fruit d’années d’évolution, et voyez comme nous vivons. Où est le miracle ? Où est l’avancée ? Sommes-nous si évolué que nous le pensons quand des gens meurent encore dans nos rues, sur le pas même de nos portes, quand la frustration de l’individu crée de plus en plus de monstres auxquels s’opposent de moins en moins de personnes ?

Ce que nous définissons sous le terme d’évolution est une chose étrange.

À l’heure actuelle nous ne vivons pas en harmonie avec les autres ni même avec notre environnement, nous détruisons plus que nous ne construisons, pire, nous détruisons lorsque nous construisons. Et nous nous permettons de juger.

Nous pensons encore à ce jour être les plus évolués, nous refusons de croire qu’une civilisation antérieure à la nôtre ait pu posséder un savoir ou des ressources que nous ne verrions ni ne comprendrions si on nous les offrais. Nous nous considérons comme étant les seuls habitants de l’univers et par là-même l’évolution suprême, ultime.

Ce raisonnement en lui-même est une aberration, une preuve de notre ignorance et de notre stupidité.

Malheureusement pour nous, tout ce savoir que nous sommes persuadés de posséder, cette suprématie imbécile et vaine ne nous protège ni d’une éventuelle chute de météorite, ni d’aucune autre catastrophe naturelle.

Que laisserons-nous lorsque nous aurons disparus ? Qui nous regrettera ? Rien ni personne. La Terre et ses habitants seront soulagés de notre disparition. S’il y a d’autres espèces que la nôtre dans l’univers, notre extinction ne leur fera ni chaud ni froid.

Peut-être serait-il temps de considérer nos vies à leur juste titre. Peut-être serait-il temps de considérer différemment ce que nous sommes en mesure de changer individuellement, chacun d’entre nous, dans chaque vie qui nous entoure.

Certes la chose n’est pas aisée, l’évolution a un prix. Un prix qui n’est rien en comparaison de ce qu’elle offre.

Rassurez-vous, tout ceci n’est qu’une réflexion, non une condamnation. La condamnation, nous nous en chargeons chaque jour, sans l’aide de personne malgré ce que nous pouvons en dire en agissant dans l’inconscience la plus totale, en ignorant les conséquences de chacun de nos actes, en accusant un autre pour ne pas avoir à subir ces conséquences. Pour ne pas en être tenus pour responsable.

Qu’est-ce que cela change dans le fond après tout ? Nous n’aurons sans doute pas à affronter le résultat de nos actions, nos enfants s’en chargeront. Après tout, c’est pour ça que l’homme procrée, non ? La survie de l’espèce. Une survie plus vaine à chaque cycle. Plus destructrice.

Je n’ai pas le secret ni la solution à ce que nous vivons. Je me contente de faire de mon mieux chaque jour, même lorsqu’il me coûte de reconnaître mes erreurs. Je ne suis pas parfait ni ne me considère comme tel. Je continue à chercher, à me tromper, à apprendre. Je ne suis ni militant ni révolutionnaire. Je suis un Homme dont l’histoire est commune à l’humanité car aux vues des dimensions de l’univers nous ne sommes rien, indépendamment ou ensemble.

Je sais simplement qu’ensemble nous sommes plus fort, et qu’il est plus dur d’apprendre à quelqu’un qu’il se trompe que de l’éradiquer. Mais que rien de bon ne suivra cette éradication.

L’évolution c’est sacrifier des années, des siècles, des millénaires à être meilleur.

Cela n’a rien à voir avec la conservation d’un statu quo dominant/dominé dont seuls les acteurs changent sans se repentir aucunement de leurs méfaits d’hier. Cela n’a rien à voir avec la recherche de l’amour de Dieux qui nous aimeraient lorsque nous tuons ceux qui les ignorent. La nature se charge d’elle-même de sacrifier les plus faibles. Et si la violence, l’asservissement, le mensonge, le jugement sont les armes des faibles, attendons-nous immédiatement à une disparition qui ne saurait tarder.

Voici ce qu’est ma philosophie, voici ce que j’ai appris en vivant parmi nous. Voici ce que me dicte ma conscience que je n’ai nul besoin de définir pour l’entendre et l’écouter. Voici ce que je considère comme l’évolution.

Les problèmes que nous rencontrons aujourd’hui, Platon a cherché à les résoudre à son époque. Plutôt que de nous inspirer de ces grands philosophes du passé ou du présent, car il y en a encore (qui ne se considèrent souvent d’ailleurs nullement comme tels), nous les citons à tour de bras pour donner l’illusion d’une réflexion, l’illusion d’une intelligence. Voilà ce qu’est notre évolution, l’illusion, la forme avant le fond.

Et c’est peut-être la clé de tout.

Lorsque l’Homme cessera de citer les paroles des morts pour les retranscrire dans ses propres mots, traduire dans son propre langage toutes les leçons du passé, il aura une chance d’évoluer.

Il n’est pas de plus grand philosophe que celui qui ne se considère pas comme tel, mais agit selon sa conscience.

Commenter cet article