Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Histoire contemporaine, écologie, économie et sociologie

Publié le par Cédric DOUMERC@conscious_soul

Résumons nous. Beaucoup. Permettez-moi de simplifier un peu et de forcer le trait, passez-moi l’ironie.

Les sources d’eau potable sont polluées. La terre, surexploitée est privée de ses nutriments et gorgées de fertilisants, de désherbants et d’insecticides, rendant ce qu’elle peut encore produire nocif pour l’homme. Qu’importe, on en nourrit les animaux issus de l’élevage intensif qui non content d’accélérer le processus, fournira des bêtes mutantes, que la génétique ne peut plus sauver.

En somme, il n’est nul besoin de fumer, de boire ou de se droguer pour ingurgiter du poison.

Ce n’est pas l’introduction d’une quelconque nouvelle ou d’un énième roman apocalyptique, c’est la réalité. Ce n’est pas une fable écolo contestataire et revendicative, c’est un simple état de fait. Nous ne savons, ni ne pouvons nous nourrir convenablement. Je ne cherche pas le post à sensation, alarmiste et sombre, simplement à énoncer ce dont je suis au courant sans m’être penché plus avant sur la question.

La nourriture est un bien de consommation comme un autre, l’eau n’est plus une ressource mais une source de revenus colossaux pour ceux qui se la sont appropriés pour mieux nous la revendre et contrôler le monde.

On voudrait nous faire croire que nos dirigeants peuvent encore faire quelque chose, mais ne soyons pas dupes, les pays, la Terre et la terre appartiennent aux investisseurs depuis bien longtemps. Sont-ils issus des Illuminatis ou de quelconques ordres secrets d’ampleur mondiale ? Peu importe, le résultat est le même.

Ceux qui avaient souffert de la faim durant les deux Guerres Mondiales ou l’entre-deux guerres ont tout fait pour qu’il n’en soit pas de même pour leurs enfants. Le résultat, c’est le remplacement du goûter pain/chocolat par des petits gâteaux produits en masse et vendus à grand renfort de matraquage publicitaire sur les chaînes pour enfant, ou à l’heure du goûter justement sur les grandes chaînes, service public compris. Nos placards sont pleins à craquer de nourriture sucrée à l’extrême, issus d’une agriculture génétiquement modifiée afin de produire suffisamment et assez rapidement pour répondre à une demande qui ne cesse de grossir.

Pour répondre à cette demande, nous sommes allés cultiver ailleurs, au-delà de nos frontières. Une fois établis, nous avons envoyé les paysans étrangers que nous expropriions à l’école afin qu’ils comprennent le bien fondé de notre démarche et à quel point ils étaient ignorants et retardés jusqu’à notre arrivée.

Nous avons ainsi brisé des cultures, des langues, des traditions. Des économies, des pays entiers, qui étaient pourtant proches de l’auto-dépendance. Des pays qui sont devenus dépendants des grandes puissances d’hier.

Pour nous racheter, nous avons plus tard installé nos usines sur place afin d’offrir du travail à ces populations que nous avions dépossédés de leurs richesses et de leur identité. À tel point qu’il ne reste que très peu de production sur notre propre sol.

Quand ces peuples se sont rebellés et nous ont poussé hors de leurs frontières, nous avons perdu notre savoir-faire et nos usines. Pourtant, nous aurions pu les leur offrir que cela n’aurait racheté en rien les dettes que nous avons à leur égard.

Aujourd’hui, nous n’avons plus les moyens de nos envies. Victimes de nos propres actions et du chômage que nous avons contribués et contribuons encore à créer. Notre argent passe dans cette nourriture aussi insipide que dangereuse car nous n’avons pas le temps ni l’énergie de faire différemment. Il faut payer le loyer, l’électricité qui nous permet de regarder la télévision et d’arrêter de penser. Mettre les enfants à l’école, toujours plus nombreux par classe, il faut qu’ils en apprennent le moins possible, ou le plus mal possible, pour perpétuer le modèle que nous avons crée et continuons à alimenter.

Demain viendra, mais demain sera meilleur et nous serons toujours là pour le voir, nous ne mourrons pas si jeune après tout, ça n’arrive qu’aux autres. C’est ce que nous nous disons tout du moins. Et puis, quoi faire pour changer tout ça ? Par quel bout prendre le problème ? Autant faire avec. Nous avons abandonné notre identité il y a de ça très longtemps. Nous avons oublié ce que nous voulions être et la valeur que nous aurait apportée le fait d’être à notre place. Pour notre propre bien comme pour celui de ceux qui nous entoure.

Notre vie dépend de diplômes qui n’offrent aucune intelligence, aucune expérience, au mieux quelques connaissances, dont la plupart sont inutiles.

Bien que nous ignorions de toutes nos forces ce que et qui nous sommes, nous nous réclamons d’un pays, d’un continent, d’un bord politique ou moral, d’une confession dont les textes sacrés sont saturés d’incohérence qu’on trouve toujours à tourner à notre avantage.

Qui sommes nous au fond ? De quoi sommes nous capables, nous à qui on a épargné les efforts, les sacrifices ? Nous qui sommes pourtant en moins bonne santé que nos parents ou nos grands-parents au même âge. Regardez-nous, nous vivons de plus en plus longtemps, de moins en moins bien. Y aurait-il une corrélation entre ce que nous mangeons, ce que nous faisons, notre manière de vivre ou de nous déplacer, et notre santé ? Et surtout, qu’en sera-t-il demain ? Le vrai demain, pas celui que nous fantasmons ou que nous redoutons.

Il n’y a pas si longtemps, la nourriture était plus saine, l’air était plus respirable. Le retour en arrière, s’il doit y en avoir un, n’est pas aussi irréalisable, impossible ou régressif que ce que nous pouvons penser. Mais surtout, il va devenir non seulement nécessaire, mais encore urgent.

Nous sommes à la veille de l’effondrement de notre modèle économique, et si nous n’y prenons pas garde, de notre civilisation telle que nous la connaissons même. Que ferions-nous demain si nous étions privés d’électricité ? Qui a encore les connaissances et les compétences nécessaires pour se passer des machines que nous utilisons chaque jour et qui ont une à une remplacé l’humain ?

Vous vous dîtes certainement que je m’emballe, que je déraille complètement.

En tant qu’auteur, plus que beaucoup d’autres qui sont habitués à se servir de leurs mains, à quoi servirai-je s’il n’ait plus personne pour me lire, plus de réseaux de distribution pour acheminer mes écrits, plus d’internet ? Je ne suis ni bête ni feignant, et je n’ai pas peur de me salir les mains, néanmoins et de toute évidence, ce n’est pas pour ça qu’un tel monde sera facile pour moi. Et combien sommes-nous dans ce cas, issus de cette génération a qui l’on a dit et répété que le secteur tertiaire était le seul digne d’intérêt ?

Je ne milite pas, je ne revendique rien. J’essaie de corriger mes habitudes au quotidien, les unes après les autres, sans révolutions. Je ne cherche à convaincre personne, je ne fais que partager une philosophie qui se veut humaniste, simple et profondément concrète, qui consiste bêtement à faire de son mieux chaque jour en tentant de prendre conscience de ce qu’il se passe autour de nous.

Il y a des centaines de choses avec lesquelles je ne suis pas en accord et qui se déroulent chaque jour sans que je n’ose ouvrir la bouche ou esquisse le moindre mouvement. Je suis comme vous. Je constate simplement qu’il y a autant de manières de vivre que d’individus sur cette Terre. Que si nous mettons en commun ce qui marche pour palier à ce qui ne va pas, si nous échangeons de manière équitable, respectueuse et réfléchie, il y a non seulement assez de place pour tous, mais encore, nous pouvons vivre les uns avec les autres. Ce n’est ni naïf ni enfantin, c’est du bon sens. Et cela peut aisément se prouver mathématiquement.

Et puis m#rde, c’est court une vie, autant en tirer le meilleur.

Commenter cet article