IMAGINAIRE ET DEPENDANCES

Ma tête est pleine d’envolées lyriques qui, s’écrasant sur la feuille, s’éboulent en d’improbables calligraphies peu compréhensibles.

Les sons seuls créent l’harmonie, dans une cacophonie de « je crois », de choix, de foi, de cri de proie que l’on malmène.

J’écris et croit dans l’écriture avec la peine, la peur et l’espoir d’enfin savoir si je suis fait pour ça.

Mon imaginaire tourne comme l’aiguille d’une boussole face à un aimant, tantôt ami, tantôt amant.

Il ne me laisse pas de répit, ni éveillé, ni au repos.

Je ne suis qu’un instrument face à lui, comme le violon d’Ingres.

Il dessine des arabesques flamboyantes dont je suis au mieux témoin, au pire esclave.

Le mélange des couleurs qu’il fusionne crée à lui seul le corps et le cœur des sentiments que je dois saisir au mieux afin d’en extraire l’essence, la sève.

Chaque forme qu’il esquisse ignore les règles géométriques et danse pourtant dans une symétrie si parfaite que le sens en reste hors d’atteinte.

La froide saveur de sa logique est alors juteuse et sucré comme le fruit étrange d’un arbre qu’on a vu grandir.

Ce brouhaha de sens résonne sur chaque facette du prisme sphérique qu’est notre réalité, un non-sens, une succession de contradictions.

Des contradictions si parfaites que le contour du tout est lisse comme la soie.