Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Somnolence

Publié le par Cédric DOUMERC@conscious_soul

Garder les yeux ouverts

Quand j’étais gosse, le soir venu, alors que la lumière venait de s’éteindre je faisais souvent le même souhait. Celui de ne me réveiller que plusieurs jours plus tard. Les raisons étaient aussi diverses que variées : pas envie d’aller au match de foot et de me rendre ridicule, rater une interro, éviter une correction…

Ou plus simplement, je faisais le souhait de ne me réveiller qu’adolescent, ou encore mieux adulte pour ne pas avoir à affronter l’enfance.

C’est plutôt amusant d’ailleurs quand on voit à quel point mes écrits cherchent à traduire les sentiments qui habitent cette même période, mais passons, c’est pas le sujet. Bref…

Aujourd’hui, sans souffrir de narcolepsie, j’ai le plus grand mal à rester éveillé dès le moment où je m’étends. D’accord, l’arrivée de Petit Frère a bouleversé ma façon de voir les nuits. D’accord mon épaule me fait souffrir et les antidouleurs rendent somnolents. D’accord, on s’étend pas cinquante fois par jour (sauf pour endormir Grand Frère et Petit Frère). D’accord.

Mais quand même p#t@in! J’ai l’impression de ne vivre que pour dormir.

La concentration est difficile, la remise en marche prend du temps et j’ai en plus l’impression d’avoir des boulets aux pieds. Que ce soit un retour de karma ou autre ne change rien, il faut faire avec. Et j’avoue que ça fait ch#er.

Surtout que bon, avouons-le, une bonne partie du travail se fait aussi la nuit. Les rêves parviennent souvent à mettre en rapport des idées diamétralement opposées. Autant vous dire que quand vous somnolez les yeux ouverts tous les quarts d’heure il s’en passe des choses.

Choses que vous n’êtes pas foutu de retranscrire sur le papier tant la concentration reste inatteignable.

Ça pourrait limite être drôle. J’ai dit limite. Passqu’en plus, à se balader sans arrêt avec des étoiles dans les yeux, peu de choses y trouvent grâce. À vos yeux hein, pas aux étoiles…

Alors ? Ben alors vitamine C matin, midi et soir. Entrecoupées de milliers de litres de café. J’ai pensé un instant à la coke, mais j’ai pas les moyens. Et puis bon, avec des enfants à la maison…

Plus sérieusement, je constate avec effroi que c’est maintenant que je devrais arriver à donner mon maximum, confirmer ces impressions que je vous ai laissées et que vous avez partagé (merci infiniment), que c’est maintenant disais-je, que la peur me rattrape.

Quoi de plus normal que de vouloir fermer les yeux et dormir jusqu’à ce que tout ça soit terminé.

Je comprends peu à peu pourquoi j’ai une terrible nostalgie de l’enfance, pas de responsabilité ou si peu, une liberté quasi totale. Si je m’y étais pris plus tôt pour raconter des conneries je serai certainement plus loin que je ne le suis aujourd’hui. Est-ce que je m’en veux ? Vous n’imaginez pas à quel point. C’est surtout de se dire que si j’avais ouvert les yeux à ce moment-là, une bonne partie des doutes stupides qui me tourmentent n’existerait pas là, maintenant. Et peut-être, je dis bien peut-être, ne rêverai-je pas ma vie. Je ne manque pas de courage, mais c’est vrai qu’il y a du boulot…

Pour arriver au terme de ce texte deux flacons de 200 gr d’extraits d’Acérola et trois litres de café ont été nécessaires, merci d’en tenir compte avant de dire à vos copains que j’aurais pu mieux faire.

Commenter cet article