Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

#Photodujour par Cédric du 1er au 10 Octobre 2018

Publié le par Cédric DOUMERC@conscious_soul

1 octobre 2018

 

Il n’y pas de peur, pas de colère. L’instinct, seulement.

La survie qui se répand, vivace, brulante dans chaque muscle, les tend, les détend, affute les sens et les armes.

La survie qui emporte les barrières, la retenue, la fatigue, la faiblesse de l’âge ou de la jeunesse.

La survie qui embrase la volonté dont le feu dévore le destin, l’enflamme à son tour.

Et si tout doit bruler, que tout brule, car tout sera à rebâtir, peu importe l’issue du duel. Dans les cendres, demain, et la survie encore, l’instinct toujours, qui poussent les rois plus loin.

Parfois même là où ils ne doivent pas aller si la survie l’exige. Près de ces bêtes qui ignorent tout de la survie mais connaissent tout de la peur ou de la colère.

 

2 octobre 2018

 

Sous le voile de l’eau un autre monde. Jardin auquel on ne peut tout à fait croire, si près et si loin dont la beauté étrange nous prend au cœur.

Autre monde aux atours d’un autre temps, témoin d’années retournées depuis longtemps retournées à la poussière. C’est cette même poussière qui semble briller lorsque le soleil s’insinue sous le voile, jouant à sa surface, comblant les remous, plongeant plus profond.

Or liquide, inaccessible, qui n’enrichit pas mais appauvrit le cœur de celui qui ne sait en saisir la valeur.

 

3 octobre 2018

 

La pluie frappe la terre.

Goutte après goutte, elle transforme, sculpte, faisant apparaître les traces du vivant dans les méandres que l’eau dessine. La Terre oublie ce qu’elle était, se redessine, se renouvelle.

Il y a plus qu’un simple équilibre qui s’établit, une alchimie, une symbiose entre le paysage et ceux qui le métamorphosent. Un respect de ce que leurs pas auront crée.

Quand les saisons auront passé, quand les migrations les ramèneront à leur point de départ, ils découvriront ce que le ciel a fait de ce monde qui est le leur, tel un nouveau présent. Un présent que l’on aura aidé à modeler. Un présent qui rappellera les chemins parcourus, les errements et les moments de doute.

Un présent dans lequel s’est déjà fondu hier, et où résonne la conscience de construire demain.

 

4 octobre 2018

 

La vie résonne soudain dans les rues de ceux qui la quittent d’ordinaire pour la redécouvrir. Car il y a celleux qui s’y rendent en villégiature et ceux qui en viennent ou en sont venus, de gré ou de force.

Laisser enfin renaitre ici ces couleurs, cette musique, ces langues, ces cultures, c’est replanter les graines qui ont chu des plans que nous avons arrachés. C’est une demande de pardon, infime, ridicule, mais nécessaire. Cela brise le secret, l’ignorance, la peur et pollinise les esprits comme les cœurs.

C’est une passerelle entre les générations de ceux qui savent ou savaient et ceux qu’on a voulu maintenir dans l’ignorance. Alors, ni vies ni visions ne sont les mêmes, car découvrir la beauté d’une culture, c’est le premier pas vers le respect et l’acceptation.

 

5 octobre 2018

 

Comme un œil de la terre qui propulserai au loin ses larmes. Une partie de notre monde qui s’adresserai directement à nous, sans que nous ne voulions y prendre garde.

Un puits, allégorie du pouvoir que nous détenons tous, au fond, plus profond qu’il n’y paraît, plus précieux qu’il n’y paraît. Plus nécessaire aussi.

Une fenêtre sur l’intérieur qui refuse de se refermer.

Chaque chose en ce monde, chaque image, chaque être conscient ou non, a quelque chose à voir avec nous, a quelque chose à nous enseigner pour peu que nous sachions regarder.

Pour peu que nous sachions voir au-delà de la vapeur et de la fumée.

 

6 octobre 2018

 

Une étoile isolée.

 

Quels mots pourraient exprimer la solitude d’une étoile isolée ? Quels sons pour ses larmes et la profondeur de sa tristesse, égarée dans un océan de silence ?

D’une immensité à l’autre, cernée d’autres formes de vie, ne reste que l’espoir comme une lueur lointaine qui perce les ténèbres. De ces espoirs que seule la vie porte en elle, malgré elle, jusqu’au bout. De ces espoirs qui résonneront, même s’ils ne sont entendus, par delà le vide et la solitude.

De ces espoirs qui brilleront à jamais, et illumineront l’immensité.

 

7 octobre 2018

 

Quelque part, les ignorants ont raison, c’est primitif. Pas dans le sens où on l’entend, pas dans le sens de non-évolué, non, dans le sens où ça vient des tripes, de l’instinct. De quelque chose de profond en nous, enfoui, et qui nous dépasse aussi.

C’est plus grand qu’il n’y paraît.

Il y a dans le Kushti la même dimension sacrée que dans le feu, un esprit. Un esprit dont on ne peut se saisir, qu’on ne peut s’expliquer, qu’on ne peut définir, qui fascine et impose le respect.

Dans la discipline et la rigueur réside une élévation qui dépasse la condition ou la naissance, il ne reste plus que l’Homme.

 

8 octobre 2018

 

La surface est mon horizon.

Qu’est-ce que l’horizon au fond sinon cette ligne où se porte nos yeux, inatteignable, car toujours nous la repoussons ?

Alors la fine ligne entre air et eau est mon horizon, là où porte mes yeux, la limite que je repousse sans cesse de ténèbres en ténèbres jusqu’à l’aurore.

Un jour peut-être cela changera, en attendant je me résous à cela, car qui ne peut saisir ses limites, aussi proches soient elles, ne saurait en apprécier les contours ni apprendre à les déplacer.

L’horizon n’est pas une chimère, c’est un but, et je choisis le mien.

 

9 octobre 2018

 

Fabrique à nuages, briseuse de rêves, broyeuse d’humains. Vapeur solide, ardente, qui s’élève là-haut, tourne là, roule jusqu’en bas.

Jusqu’à nous.

Nous qui tout autour le regardons, béats, perdus entre contemplation et terreur, déjà statues de cendres qui s’ignorent. Statues jetées à bas par le bruit et la fureur, brisées, fendues tout du long par la violence soudaine et inéluctable.

La terre gronde, la Terre hurle, et nous, vivants qui ne vivons plus, sommes paralysés devant l’inéluctable.

 

10 octobre 2018

 

Ils se regroupent. L’un après l’autre, presque l’un sur l’autre, par manque de place. Le désert s’étend, les oasis se raréfient. Et tous s’y rendent, prédateurs comme proies.

Les chasseurs ont leurs faiblesses aussi, même les plus aguerris, même les mieux préparés.

Le trouble est palpable, les repères disparaissent. Une nouvelle sélection apparaît, et ni la force ni furtivité ne sauront les en préserver. 

Commenter cet article